Lors de la préparation de notre voyage, l’objectif initial n’incluait pas la dimension cyclisme. Suite à des discussions, et relativement à notre envie de ralentir de manière générale, nous avons décidé de tenter de nous déplacer à vélo sur ces quatre mois. Pourquoi ? En partie pour compenser notre empreinte carbone liée aux vols intercontinentaux, en partie également pour être sûr de garder la forme, voire de s’améliorer. Et en partie évidemment pour pouvoir profiter au mieux de chaque journée et paysage, tout en conservant une capacité de déplacement plus performante qu’en randonnée.
Le choix des vélos
Le choix des vélos a été un long processus de sélection, surtout pour moi. En effet, je voulais absolument dénicher le meilleur compromis entre robustesse, poids, prix et agressivité ! J’ai même commandé puis renvoyé un modèle dont je n’étais pas sûr niveau taille de cadre. Pour finalement opter pour un modèle mieux équipé de base mais moins léger. Bref, nos choix se sont tous les deux portés sur les vélos proposés par Ortler (marque autrichienne), via le site ProbikeShop.
Juliette s’est tourné vers le modèle Ortler GrandTourer 2018. Quand à moi j’ai opté pour le Ortler GrandTourer 2018 Exp.
Nos critères de sélection
Nous souhaitions acheter des vélos robustes qui pourraient nous accompagner sur la durée. Dans les équipements, le porte-bagage arrière était un minimum, l’avant un bon bonus. Les gardes-boues essentiels. Une dynamo un très bon point, encore plus si elle était de moyeu. Une béquille évidemment, car un voyageur doit pouvoir poser son vélo dès que nécessaire. Pour la forme du guidon, @juliette n’avait pas de critères mais je tenais personnellement à rester sur un guidon route. Ce qui m’a en grande partie orienté sur le EXP plutôt que le simple. L’esthétique elle n’a pas été un critère, même si finalement ces vélos sont plutôt seyants.
J’avais un critère technique additionnel concernant la gamme de dérailleurs. Je voulais rester sur du Shimano, et idéalement au moins du Deore (gamme VTT) ou du Tiagra (gamme Route). Ce qui était le cas sur ceux-ci.
Je n’avais pas d’opinions concernant les freins à disque, mais à l’usage ils s’avèrent vraiment sécurisants, même en descente en condition humide. L’hydraulique semble être le must, avec la difficulté que cette technologie demande un outillage particulier et empêche donc l’entretien par nous-mêmes.
Les retours après utilisation prolongée
Maintenant que nous avons roulé près de 1500kms avec ces vélos en Nouvelle-Zélande, nous avons quelques bons et mauvais points à distribuer. Les voici.
Les bons points
Le bon point le plus important concerne le confort de conduite. Nous n’avons jamais ressenti de gène particulière une fois les réglages affinées, et ces vélos inspirent confiance lorsqu’on est au guidon, même chargé de 20 kilos. L’autre gros bon point et la robustesse générale qui s’en dégage. Le troisième bon point est sur le pari des freins à disque hydrauliques, qui s’avèrent géniaux à l’utilisation. Le porte-bagage arrière et la dynamo tiennent leurs promesses également.
Les points mitigés
Il y a certains aspects dans la construction même du vélo que je ne m’explique pas. En effet après plusieurs démontages quasi complets pour transport (par avion et en bus) nous savons donc qu’il est impossible de retirer les porte-bagages avants. Ceux-ci nous sont inutiles donc nous avions tenté initialement de les enlever, mais manque de chance ce sont eux qui supportent les gardes-boues.
Les passages de câbles à l’extérieur, via des gaines attachés au garde-boue, particulièrement pour le feu arrière, ne semblent également pas l’option la plus pratique.
Le choix d’un dérailleur avant compact à deux plateaux sur mon modèle s’avèrent également vite limitant dans les forts dénivelés, m’obligeant à passer plus rapidement que nécessaire en danseuse. Un plateau classique en 3*10 aurait été de mon point de vue plus judicieux pour un vélo orienté touring.
Les mauvais points
Dans les mauvais points, certains accessoires semblent fragiles. La connectique Shimano du moyeu de dynamo nous est resté dans les mains plusieurs fois. Plus grave, nos deux béquilles ont cassés prématurément. Durant la 1ère longue journée du périple pour moi, et lors du 5ème jour de route pour Juliette. Nous parlons pourtant de béquilles Giant, mais celles-ci semblent sous-dimensionnées pour un usage trekking, possédant une extrémité en plastique renforcée (mais pas assez apparemment).
Avis général
Mon avis en tout cas (je laisse Juliette compléter) est que ces vélos sont de bons produits bien équipés, surtout dans leur gamme de prix. Avec leurs défauts, mais qui restent gommés au jour le jour par le confort et la sérénité que leur usage procure.